30.09.2017—04.02.2018
frac île-de-france, le château - Parc culturel de Rentilly
Bussy-Saint-Martin, FR

Hôtel du Pavot 2
Bruno Peinado
Xavier Franceschi

Avec : Vito Acconci, Julien Bismuth, Pierre Bismuth, Michel Blazy, Sophie Calle, Isabelle Cornaro, Keren Cytter, Koenraad Dedobbeleer, Aurélien Froment, Diego Giacometti, Daan van Golden, Robert Cumming, Dan Graham, Rodney Graham, Ernest T., John Hilliard, Pierre Huyghe, Wendy Jacob, On Kawara, Udo Koch, Joachim Koester, Suzanne Lafont, Jonathan Martin , Bernard Piffaretti, Bill Owens, Florence Paradeis, Bruno Peinado, Markus Raetz, Loïc Raguenes, Oscar Santillan, Cindy Sherman.

 

À plus d’un titre, Hôtel du Pavot 2 propose d’explorer la notion de double – et par extension, celles de répétition, de reflet et de reprise – à travers un ensemble d’œuvres issues en grande partie de la collection du frac île-de-france et complété par des prêts en provenance d’autres Frac.

Véritable écho – sorte de « saison 2 » – de l’exposition précédente (Hôtel du Pavot…) présentée au château, la scénographie reprend le même dispositif, à savoir une succession d’espaces conçus comme autant de chambres formant hôtel. Cette fois, le visiteur est invité à le parcourir pour y découvrir des œuvres qui lui procureront une étrange sensation de déjà-vu. Et pour cause : de façon systématique, chacune des œuvres proposées dans l’exposition s’affirme avant tout par un jeu de dédoublement.

Diptyques (John Hilliard, Robert Cumming, Sophie Calle), notion de reproductibilité (Michel Blazy, Julien Bismuth), références et identité (Cindy Sherman), vertige de la duplication (Dan Graham), remake (Pierre Huyghe) ou réinterprétation d’œuvre existante (Florence Paradeis) … tous les moyens sont bons pour battre en brèche une conception où l’œuvre d’art se distingue avant tout par son unicité.

Depuis la Chambre 202 – œuvre de Dorothea Tanning présentée dans la précédente exposition Hôtel du Pavot… , dont les « restes » ont été conservés – qui donne désormais la possibilité de jouer au Memory façon Aurélien Froment, jusqu’à la chambre double de Keren Cytter qui semble nous proposer deux fois le même film, en passant par les faux Douanier Rousseau/vrais Ernest T., les reprises de Joachim Koester, les polyptyques de Rodney Graham, les jeux de miroir de Markus Raetz ou bien encore les dédoublements systémiques de Bernard Piffaretti, Hôtel du Pavot 2 nous plonge dans une expérience pour le moins troublante – un état proche de l’ébriété en quelque sorte – où tout ce qui nous apparaît nous est systématiquement proposé deux fois.

Mais, comme semble nous l’indiquer le fameux héros alcoolique de Malcolm Lowry dans Au dessous du volcan, voir double, n’est-ce pas voir plus intensément ?



Source: www.fraciledefrance.com