17.09.2021—27.11.2021
Bétonsalon - Centre d'art et de recherche
Paris, FR

Le pli du ventre cosmique
Alina Szapocznikow
Émilie Renard

Jagna Ciuchta avec Aïcha et Sheila Atala, Miriam Cahn, Patty Chang, Arnaud Cousin, Chloé Dugit-Gros, Allal El Karmoudi, Fadma El Karmoudi, Karima El Karmoudi, Nan Goldin, Nancy Holt, Marta Huba, Suzanne Husky, Graciela Iturbide, Janka Patocka, Samir Ramdani, Martha Salimbeni, Alina Szapocznikow, Dorothea Tanning, Eden Tinto Collins, T. Venkanna

Depuis 2011, le tra­vail de Jagna Ciuchta s’ampli­fie et se com­plexi­fie par l’invi­ta­tion à d’autres artis­tes au cœur de sa propre pra­ti­que. Sous la forme d’expo­si­tions col­lec­ti­ves, sa pra­ti­que évolutive est un vec­teur de rela­tions affec­ti­ves et esthé­ti­ques indis­so­cia­ble de sa dimen­sion économique, de son rap­port à l’ins­ti­tu­tion et à son milieu. Animée par un souci d’auto­no­mie pra­ti­que, sym­bo­li­que, esthé­ti­que vis-à-vis du cadre ins­ti­tu­tion­nel, Jagna Ciuchta défi­nit ses pro­pres outils de mons­tra­tion et de docu­men­ta­tion. Ses œuvres met­tent en scène la confu­sion des regis­tres réels ou fan­tas­més, des espa­ces inté­rieur et exté­rieur, de soi et des autres dans une forme d’hos­pi­ta­lité radi­cale. À tra­vers le motif de l’incor­po­ra­tion d’œuvres immer­gées dans ses scé­no­gra­phies ou ses pho­to­gra­phies, Jagna Ciuchta dis­pa­raît der­rière la figure du com­mis­saire – elle parle de « naive cura­ting » – en jouant avec les marges de l’ins­ti­tu­tion qui l’accueille. Son hos­pi­ta­lité, char­gée d’un cer­tain érotisme au sens d’un désir de contact, d’enve­lop­pe­ment voire d’absorp­tion, conduit à une forme d’effa­ce­ment de soi, de glis­se­ment continu, d’ins­ta­bi­lité des formes. Jagna Ciuchta fait évoluer ses dis­po­si­tifs, réor­ga­ni­sant conti­nuel­le­ment l’accro­chage des œuvres, trans­for­mant sa scé­no­gra­phie qui bat de son propre rythme, de son ouver­ture à sa fer­me­ture. D’un autre point de vue, comme en témoi­gne la forte pré­sence plas­ti­que de sa scé­no­gra­phie, les artis­tes invité.es sont tout autant contenu.es en elle, assi­milé.es, voire digéré.es par sa com­po­si­tion. S’exprime alors la toute-puis­sance de l’artiste, ses choix arbi­trai­res, affec­tifs, sa capa­cité à créer d’autres sys­tè­mes de valeurs, d’agir autre­ment que ne le ferait un.e cura­teur.rice, en pleine cons­cience des ris­ques de can­ni­ba­li­sa­tion réci­pro­que inhé­rents à l’accueil ou au désir de l’autre. L’œuvre de Jagna Ciuchta se tient dans la ten­sion entre ces deux pola­ri­tés.

Cette expo­­si­­tion est copro­­duite avec le centre d’art image/imatge, Orthez, où s’est déployé un pre­­mier cha­­pi­­tre du 11 juin au 28 août 2021.
Elle béné­fi­cie du sou­tien de la Collection Antoine de Galbert pour le prêt des œuvres de Miriam Cahn, Patty Chang, Graciela Iturbide, Dorothea Tanning et T. Venkanna, du Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur pour le prêt de l’œuvre de Nan Goldin, de la gale­­rie Loevenbruck et Piotr Stanislawski pour le prêt de l’œuvre d’Alina Szapocznikow, de Electronic Arts Intermix et du 49 Nord 6 Est - Frac Lorraine pour l’œuvre de Nancy Holt de la bou­ti­que oeufs-de-yoni.com pour l’œuvre de Marta Huba.

Samedi 23 octobre, 17h–18h
Bétonsalon - centre d’art et de recherche
9 Esplanade Pierre Vidal-Naquet
75013 Paris

Conférence de Valentin Gleyze autour de l’œuvre d’Alina Szapocznikow, suivie d’une conversation avec Jagna Ciuchta.

www.betonsalon.net